LA MEDITATION VIPASSANA

Beaucoup de malentendus et de fausses idées ont été, au fil du temps, véhiculées en Occident, en ce qui concerne la méditation. Questionnez les gens ordinaires et la plupart vous feront savoir qu’ils considèrent le méditant comme quelqu’un qui passe son temps à rêver, à échapper au monde réel et qui cherche à atteindre des états seconds le menant à la transe. Et s’il est vrai que la méditation peut parfois engendrer de tels états, ils ne sont en réalité que des distractions et ces dernières doivent être traitées comme des obstacles à la pratique de la méditation.

Le terme Pâli traduisant la méditation est « Bhavana ». Il signifie « culture du mental ». Par comparaison, on peut se permettre de faire ici un parallèle avec l’entraînement physique des sportifs, activité beaucoup plus répandue et surtout mieux comprise.

Pour celui qui cultive son corps, il y a certaines attitudes qu’il faut cultiver et d’autres qu’il est préférable de rejeter.

Il faut :
– manger sainement, faire de l’exercice, dormir correctement, être à l’écoute du corps et avoir beaucoup de volonté.

A l’inverse, il ne faut pas :
– absorber de toxiques, sombrer dans l’apathie, se coucher tard, être sourd au langage du corps et manquer de persévérance.

Il n’y a fondamentalement pas de différence entre l’activité physique donnée en exemple et la méditation. Seul l’objet de notre attention est différent. Si l’on veut obtenir de la méditation de bons résultats, il convient également de cultiver certaines dispositions d’esprit. Celles ci ayant pour principal but de pacifier le mental du pratiquant et d’orienter son esprit de telle façon qu’il ait de son côté tous les atouts menant à la réussite.

Bouddha enseigna dans la Quatrième Noble Vérité, le sentier menant à la cessation de la souffrance. Pour ce faire, il préconise de pratiquer la conduite éthique (Sila), la discipline mentale (Samadhi) et la sagesse (Panna), ceci en 8 points.

Ainsi, il faut cultiver :
– La compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, les moyens d’existence justes, l’effort juste, l’attention juste, la concentration juste.

Développer ces qualités essentielles ne suffit pas pour parvenir à l’Eveil. Bien qu’elles soient liées à la réalisation, elles n’en sont pas l’aboutissement. Le seul moyen enseigné par Bouddha pour atteindre le but menant à la cessation totale de la souffrance est la méditation. Elle seule menant au calme, à la vision profonde, à l’Eveil, au Nirvana.

Dans l’école du Bouddhisme Theravada est enseigné de nos jours encore, la technique méditative transmise par Bouddha lui-même. Cette méditation se nomme « Vipassana ». Le discours le plus important que Bouddha n’aie jamais donné sur le sujet, s’appelle « Satthipatana-Sutta« . Il traite de l’Etablissement de l’Attention, la technique de méditation enseignée dans ce sermon ne nous invite pas à nous retirer de la vie quotidienne et des ses multiples sensations. En fait c’est exactement l’inverse qui est préconisé. Explications :

Prenons pour exemple la technique de base à l’enseignement de Vipassana, que l’on nomme « Anapanassati », qui signifie : « l’attention à la respiration ».
Un méditant, assis, porte toute son attention à sa respiration, ceci sans la modifier. Inspirant, il sait « J’inspire » Expirant, il sait « J’expire ». Il agit de même pour toutes les sensations concernant sa respiration. Qu’elle soit courte, longue, profonde, superficielle… Il le sait, cultivant ainsi une attention sans faille.

En dépit des apparences, cette pratique n’est pas aussi aisée qu’il y parait au premier abord. Au début, il est difficile de conserver une bonne concentration et notre esprit vagabonde. Il est comme un singe bondissant de branche en branche, ne tenant pas en place plus de deux secondes. Une idée engendre une autre idée qui à son tour en entraîne une autre… C’est de cette façon que fonctionne l’esprit de l’homme ordinaire. En focalisant notre attention sur un sujet, nous devenons à mène de ressentir cet égarement de l’esprit.
Comme un homme qui nagerait en mer sans point de repère, ne ressent pas le courant qui l’entraîne. Si ce même homme porte son attention sur le rivage, il prendra soudainement conscience de sa dérive.

En agissant de la sorte, le méditant obtient le calme de l’esprit, il arrive à le dompter pour son plus grand bénéfice. Pour tirer un avantage durable et complet de cette pratique, il est vraiment souhaitable de rechercher dans la présence d’un moine, les conseils éclairés d’une personne ayant consacré sa vie à suivre cette voie.

Les livres et leurs théories, bien qu’intéressantes au plan purement intellectuel, ne pourront jamais surpasser le contact direct avec un membre de la Sangha. Pour terminer, nous vous proposons de vous rendre sur notre lien qui vous éclairera sur d’autres techniques de la pratique de l’Attention, notamment sur l’impermanence du corps. Vous trouverez ce texte à notre page « Votre pratique est-elle juste ? »


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