MAGGA

LA DERNIERE DES 4 NOBLES VERITES (Le chemin de la cessation de dukkha)

Après avoir clairement identifié et défini dukkha, (1ère vérité) avoir saisi ses origines (2ème vérité) et le but ou plus exactement l’attitude à adopter pour s’en libérer (3ème vérité), la quatrième et dernière de ces nobles vérités est consacrée à la façon d’y parvenir.

Avant de quitter la palais de son père, Bouddha, avait vécu une vie facile et oisive, comme la plupart des gens ordinaires. Il était donc issu d’une culture, semblable à la nôtre, où la recherche du bonheur se trouvait dans le plaisirs des sens.

Etant un jour, par hasard, confronté à la réalité et l’impermanence des choses (la maladie, la vieillesse, la mort…), il décide de quitter la demeure paternelle pour trouver la solution de s’affranchir de cet état (Samsara). Il choisit donc de suivre plusieurs voies, y compris la privation, la mortification et l’ascèse la plus dure.

Après quelques années, il réalisa que cette voie est douloureuse, indigne et sans profit pour celui qui la pratique. Il développa ainsi la voie du milieu, atteignit l’éveil et dans son premier sermon à Isipatana, en présence de ces anciens compagnons d’ascèse, exposa le Noble Sentier Octuple.

Ce sentier contient huit attitudes, qui doivent être observées si l’on veut un jour parvenir à la pleine réalisation de l’état de Nibbãna. Ces 8 attitudes ont pour but de renforcer trois éléments essentiels, soit :

– la conduite éthique
– la discipline mentale
– la sagesse

LE NOBLE SENTIER OCTUPLE

LA CONDUITE ETHIQUE

Qu’appelle-t-on ô moines la parole juste ?

C’est d’éviter de dire des mensonges, éviter de calomnier, éviter de parler de façon haineuse ou injurieuse, éviter les paroles frivoles ou les bavardages futiles. Moines, éviter ces quatre façons négatives de parler est appelé la parole juste.

Qu’appelle-t-on ô moines l’action juste ?

C’est d’éviter de tuer, éviter de voler, éviter l’inconduite sexuelle ou le mauvais usage des sens. Ô moines, éviter ces trois maux physiques est appelé l’action juste.

Qu’appelle-t-on ô moines les moyens d’existence juste ?

Dans cet enseignement, le noble disciple évite de subvenir à ses besoins de façon incorrecte et obtient ses moyens de subsistance de façon juste. Voilà ce qu’on appelle les moyens d’existence justes.

LA DISCIPLINE MENTALE

Qu’appelle-t-on, ô moines l’effort juste ?

Dans cet enseignement, un moine entraîne son esprit pour éviter les choses mauvaises, négatives, qui ne sont pas encore produites; pour surmonter les choses mauvaises, négatives, déjà survenues; pour faire apparaître les choses positives non encore apparues; pour maintenir les choses positives déjà apparues et pour ne pas les laisser disparaître, mais pour les faire croître, les amener à maturité et à la pleine perfection de leur développement. Et il s’y efforce, tend son énergie, contraint son esprit et lutte. Voilà ce qu’on appelle l’effort juste.

Qu’appelle-t-on ô moines l’attention juste ?

Dans cet enseignement, un moine demeure dans la contemplation du corps (les agrégats de la matière) dans le corps, avec ardeur, compréhension claire et attention, abandonnant la convoitise et l’affliction dans le monde.
Il demeure dans la contemplation de la sensation (agrégat des sensations) dans les sensations.
Il demeure dans la contemplation de la conscience (agrégat de la conscience) dans la conscience.
Il demeure dans la contemplation de l’objet mental (agrégat des formations mentales) dans les objets mentaux, avec ardeur, compréhension claire et attention, abandonnant la convoitise et l’affliction dans le monde. Voilà ce qu’on appelle l’attention juste.

Qu’appelle-t-on ô moines la concentration juste ?

Dans cet enseignement, le moine, étant détaché de tous les objets des sens, étant détaché des autres choses négatives, accède à la première étape de l’absorption (jhâna), qui est accompagnée par la pensée appliquée (vitaka) et la pensée soutenue (vicara), qui est remplie par le ravissement (piti) et le bonheur (sukha), nés du détachement des pensées négatives.

Abandonnant la pensée appliquée et soutenue, acquérant la tranquillité intérieure et l’unification de l’esprit, il accède à l’étape libre de vitaka et de vicara, la seconde absorption, née de la concentration, qui ne comporte que ravissement et bonheur. Le ravissement ayant disparu, il demeure l’équanimité (upekkha), la concentration et la conscience lucide; éprouvant en lui-même ce sentiment dont les êtres nobles disent : « Heureux est l’homme à l’esprit équanime et attentif », il entre de la sorte dans la troisième absorption. Après le renoncement au bonheur et à la souffrance, et grâce à la disparition des joies et des peines passées, il accède à l’état qui transcende le plaisir et la douleur, la quatrième absorption, qui est purifiée par l’équanimité et la concentration. Telle est la concentration juste.

LA SAGESSE

Qu’appelle-t-on ô moines la compréhension juste ?

Comprendre la souffrance (dukkha) , comprendre l’origine de la souffrance (samudaya), comprendre l’extinction de la souffrance (nirodha), comprendre le chemin conduisant à l’extinction de la souffrance (magga). Voilà ce qu’on appelle la compréhension juste.

Qu’appelle-t-on ô moines la pensée juste ?

Libre de désirs sensuels, libre de malveillance, libre de cruauté, telle est la pensée juste.

Voici donc les attitudes qu’il convient de cultiver, avec célérité et application, pour celui qui désire parvenir à l’éveil, à l’état de Nirvana


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