Regard bouddhiste sur la mort
Ce texte fut la base de réflexion d’une conférence sur la mort, donnée par le Vénérable Dhammika, au personnel hospitalier de l’Hôpital Cantonal de Genève en juillet 2000.
Résumé de la conférence du 25.O5.2OOO au centre de formation de HUG
Du point de vue de la tradition Bouddhiste, la notion d’au-delà est un concept purement relatif, en ce sens qu’il ne fait référence qu’à la vie dans ce monde. Je veux dire par-là, que les êtres qui se trouvent dans les cinq autres mondes que décrivent les enseignements de Bouddha, doivent considérer que l’au-delà c’est ici.
Ici je voudrais lever une ambiguïté en ce qui concerne la notion de réincarnation (Retour dans la chair). La plupart des gens pensent que la réincarnation dont parle les Bouddhistes signifie que lorsque l’on meure on va renaître dans un autre corps physique ici dans ce monde. Il s’agit en fait d’une erreur de traduction du terme sanskrit : Punabbhava, lequel traduit plus exactement la renaissance, la continuité du courant de la conscience après la mort du corps physique et ceci sous une forme ou une autre.
Dès lors, vous comprendrez qu’il ne saurait y avoir interruption de ce courant de conscience et cette notion nous amène tout droit à un second principe de l’enseignement Bouddhiste, c’est à dire le Karma. Je reprends ici une image couramment utilisée qui est celle de la rivière. Ainsi ce courant de conscience est comparable à une rivière qui coule dans son lit. Parfois calme, parfois tumultueuse; suivant un cours sinueux ou au contraire allant droit au fleuve; parfois ses eaux sont claires alors que d’autre fois elle sont chargées de boue.
Voyez-vous, lorsque cette rivière coule, son état est influencé par des éléments extérieurs, ainsi, tout au long de son parcours elle ne saurait être la même à chaque instant car les conditions changent de secondes en secondes. Et pourtant il s’agit toujours de la même rivière, du même courant.
Toutefois, la mort d’une personne est considérée par la tradition Bouddhiste comme un passage, un changement d’état et représente à ce titre une étape très importante pour nous. Il est donc fondamental que les personnels soignants qui côtoient des malades de façon journalière, considère cet aspect de la question. Le corps est une chose utile certes, mais c’est un véhicule qui nous permet d’évoluer dans ce monde. Et comme toute chose en ce monde, il est soumis à 1’impermanence, il vieillit et doit disparaître.
Soigner le corps est nécessaire, c’est un noble but, mais il faut accepter l’état parfois irréversible de la décrépitude du corps. Fondamentalement, l’esprit est l’essence de l’être qui survit à cette mort physique, en tant que tel, il doit être la priorité ultime. Ceci reste vrai même si la personne ne donne plus signe de raison. On ne perd jamais l’esprit.
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